French Tech : Club Employés, le discret challenger des avantages salariés

French Tech : Club Employés, le discret challenger des avantages salariés

--:--
--:--
Étienne
Bonjour Matt, je suis Étienne et bienvenue dans ce nouvel épisode de Goose Pod. Nous sommes le samedi 20 décembre, il est 15 heures, et je suis ravi de vous retrouver pour une plongée dans l'histoire économique immédiate.
Léa
Et je suis Léa. Aujourd'hui Matt, nous allons décortiquer l'actualité de la French Tech avec un sujet précis : Club Employés, le discret challenger des avantages salariés qui vient de frapper un grand coup.
Étienne
C'est une histoire de réussite comme je les aime. Figurez-vous que Club Employés vient de lever 15 millions d'euros. C'est un montant considérable qui me rappelle l'ascension de Brevo, ex-Sendinblue, qui avait aussi misé sur les PME pour devenir un géant. Ici, c'est le fonds Verto qui entre dans la danse.
Léa
Soyons précis, Étienne. Ce n'est pas juste une levée de fonds, c'est une validation de modèle. Le fonds Verto investit dans des entreprises rentables, ce qui est rare dans la tech actuelle. Club Employés est rentable depuis 2024. Ils visent 100 millions d'euros de volume d'affaires en 2025.
Étienne
Absolument fascinant ! Les fondateurs, Romain Rostagnat et Pierre-Thomas Lebatteux, conservent la majorité du capital. C'est une belle continuité pour cette entreprise née en 2016. Ils ont su séduire plus de 10 000 entreprises clientes, dont des noms prestigieux comme Décathlon ou Eskimoz.
Léa
La question est simple : que vont-ils faire de cet argent ? Ils annoncent vouloir renforcer les équipes, lancer une nouvelle offre de cartes et surtout, s'étendre en Europe. C'est une stratégie agressive pour une boîte qui, jusqu'ici, avançait plutôt dans l'ombre des géants.
Étienne
Pour comprendre leur succès, Matt, il faut remonter un peu le temps. Tout s'accélère avec une évolution législative majeure : l'abaissement en 2019 du seuil à 11 salariés pour la création d'un Comité Social et Économique, le fameux CSE. Cela a créé un appel d'air formidable pour équiper les petites structures.
Léa
C'est exact, mais n'oublions pas la réalité du marché. Avant, les avantages salariés étaient l'apanage des grands groupes. Club Employés a industrialisé l'accès à ces avantages pour les PME. Ils centralisent tout : billetterie, voyages, chèques-cadeaux. C'est une plateforme SaaS complète, pas juste un carnet de chèques.
Étienne
C'est là que réside la beauté de la chose. Ils démocratisent ce qu'on appelle la dignité soutenue. Imaginez, Matt, pouvoir offrir des places de cinéma ou des séjours à la montagne à des employés de petites entreprises qui en étaient privés. C'est un vecteur de lien social puissant, presque patrimonial dans notre culture d'entreprise.
Léa
Arrêtons avec le romantisme. C'est surtout une question de pouvoir d'achat. Les chiffres sont têtus : 91 % des bénéficiaires estiment que ces avantages améliorent leur vie quotidienne. Club Employés propose plus de 500 000 offres. C'est une réponse directe à l'inflation pour des millions de salariés modestes.
Étienne
Vous avez raison, mais l'aspect humain est crucial. Ils ont ouvert 16 bureaux en France pour être au plus près des territoires. C'est une approche très ancrée, très terroir, qui contraste avec la dématérialisation froide de certains concurrents. Ils recréent du lien là où il y avait une fracture.
Léa
Cette fracture est réelle. Un tiers des salariés français n'a aucun avantage. Ce sont souvent les moins diplômés, dans les plus petites boîtes. Club Employés comble ce vide en vendant une solution clé en main aux élus CSE qui sont souvent démunis face à la complexité administrative.
Étienne
Cependant, le chemin n'est pas sans embûches. Le marché est dominé par des titans comme Edenred ou Swile. Romain Rostagnat le dit lui-même, ils naviguent entre deux modèles : le pur moyen de paiement et le logiciel de gestion. C'est un équilibre précaire à maintenir, n'est-ce pas ?
Léa
Ma question est simple : peuvent-ils vraiment rivaliser ? Swile a une force de frappe colossale. Club Employés mise sur l'hybride, mais c'est risqué. Ils doivent prouver que leur plateforme apporte plus de valeur qu'une simple carte de paiement. La concurrence sur les marges va être féroce.
Étienne
Certes, mais n'oublions pas l'attachement viscéral des salariés. Une étude montre que 55 % des bénéficiaires pourraient quitter leur entreprise si ces avantages disparaissaient. C'est une arme de rétention massive. Club Employés ne vend pas juste des réductions, ils vendent de la fidélité.
Léa
Soyons clairs, la fidélité a un prix. L'enjeu pour eux est technologique. Ils doivent investir massivement pour que leur interface reste fluide face aux standards des géants américains ou des licornes françaises. S'ils ratent le virage de la "fintechisation" avec leur nouvelle carte, ils seront marginalisés.
Étienne
L'impact de cette levée de fonds va justement permettre cette transformation. Ils parlent d'une expansion au Royaume-Uni dès cette année. C'est audacieux d'exporter ce modèle très français des comités d'entreprise, vous ne trouvez pas ? C'est une forme d'exportation de notre modèle social.
Léa
Audacieux ou téméraire, l'avenir le dira. Mais l'impact immédiat, c'est le recrutement. Ils passent de 350 à 500 collaborateurs. C'est une bonne nouvelle pour l'écosystème tech lyonnais et parisien. Ils créent de l'emploi local tout en cherchant la croissance internationale.
Étienne
Et pour les utilisateurs, Matt, cela signifie une personnalisation accrue. L'objectif est d'offrir des avantages qui collent au mode de vie de chacun. Fini le chèque cadeau standardisé, place à une expérience sur-mesure qui valorise l'individu au sein du collectif. C'est une évolution sociétale majeure.
Léa
Regardons les chiffres pour finir. Ils visent 300 millions d'euros de volume d'affaires à court terme. Avec le soutien de Verto, on est typiquement dans une logique de LBO : améliorer la performance opérationnelle pour maximiser la valeur. Ils doivent croître vite et fort.
Étienne
C'est une nouvelle ère qui s'ouvre. Si Club Employés réussit son pari européen, ils prouveront qu'on peut concilier ancrage territorial et ambition globale. C'est une leçon d'histoire économique en train de s'écrire sous nos yeux, Matt.
Léa
Voilà pour l'analyse. Merci de nous avoir écoutés sur Goose Pod. On surveillera de près si leurs chiffres suivent leurs ambitions. À demain.
Étienne
Merci Matt, c'était un plaisir de partager ce moment avec vous. Prenez soin de vous et à très vite sur Goose Pod.

Club Employés, un challenger discret des avantages salariés, a levé 15 millions d'euros, validant son modèle rentable. L'entreprise française, qui équipe plus de 10 000 PME, vise désormais l'expansion européenne. Elle démocratise l'accès aux avantages pour les salariés, renforçant le pouvoir d'achat et la fidélité des employés.

French Tech : Club Employés, le discret challenger des avantages salariés

Read original at Les Echos

Une aide pour le séjour à la montagne, des places de cinéma et autres chèques cadeaux pour Noël, tous ces avantages bien connus dans les grandes sociétés le sont un peu moins dans les PME. Bénéficiant d'un appel d'air avec l'abaissement en 2019 du seuil à 11 salariés pour créer un comité social et économique (CSE), Club Employés a connu une croissance fulgurante qui a tapé dans l'oeil du fonds français Verto, spécialisé dans la santé et les logiciels.

Celui-ci mène une levée de fonds de 15 millions d'euros auprès du jeune éditeur lyonnais, qui cède 35 % du capital. Ce qui permet au fonds Angelor de se diluer autour de 10 %. Des business angels qui avaient accompagné les deux fondateurs sortent. Romain Rostagnat et son acolyte, Pierre-Thomas Lebatteux, 35 ans, qui se sont connus à l'Idrac Lyon (2014), conservent la majorité du capital.

L'an passé, l'assureur MAIF a quitté la table de capitalisation.

Analysis

Related Info+
Core Event+
Background+
Impact+
Future+

Related Podcasts

French Tech : Club Employés, le discret challenger des avantages salariés | Goose Pod | Goose Pod